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L’histoire d’un peuple divisé

Le Monde Diplomatique   /   26 октября 2017 года

Chronologie

10 août 1920 : Le traité de Sèvres, signé entre les Alliés de la première guerre mondiale et la Turquie, prévoit la création d’un Kurdistan autonome dans l’Est de l’Anatolie et dans la province de Mossoul.

1923 : Suite à la révolte de Mustapha Kemal et à sa victoire, le Traité de Lausanne conduit à l’abandon des droits kurdes. Seul le nouvel Etat irakien, sous mandat britannique, aurait dû, selon les décisions de la Société des Nations, garantir une certaine autonomie aux Kurdes. Cette promesse n’a pas non plus été tenue.

1925-1930-1937 : Révoltes kurdes en Turquie, impitoyablement mâtées.

8 juillet 1937 : Pacte de Saadabad entre la Turquie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan. Il prévoit entre autres une coordination de la lutte contre la « subversion » kurde.

Janvier 1946 : Avec l’appui de l’URSS, naissance en Iran de la République kurde de Mahabad.

Décembre 1946 : Les troupes iraniennes mettent fin à cette expérience.

Septembre 1961 : Déclenchement d’une rébellion dans le nord de l’Irak menée par Moustapha al Barzani avec pour slogan : « autonomie pour le Kurdistan, démocratie pour l’Irak ». Jusqu’à la fin des années 70, l’essentiel de la rébellion kurde se concentre en Irak.

17 juillet 1968 : Le Baas s’empare du pouvoir en Irak. Consécration de la participation des Kurdes à la vie politique irakienne.

1970 : Le Baas concède la création d’une région kurde autonome et leur accorde certains droits : la langue kurde devient la seconde langue du pays.

Mars 1974 : Bagdad décide l’application unilatérale de l’autonomie. Poussé par les Etats-Unis et l’Iran, Mustapha al Barzani reprend l’insurrection.

6 mars 1975 : L’Accord d’Alger entre Bagdad et Téhéran met fin à leur différent frontalier et entraîne l’arrêt de toute aide iranienne à la rébellion kurde qui s’effondre.

Septembre 1980 : Le déclenchement de la guerre irano-irakienne relance l’agitation kurde. En Iran, le Parti démocratique kurde iranien (PDKI) du Dr Abdoul Rahman Ghassemlou a pris le contrôle du Kurdistan et le conflit l’amène à s’allier avec M. Saddam Hussein.

En Irak, alliances et divorces se succèdent entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) dirigé par M. Massoud al Barzani, l’Union Patriotique du Kurdistan de M. Jalal Talabani et le Parti communiste irakien.

1984 : Déclenchement des opérations de guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan dans l’est de la Turquie.

1988 : Répression contre les Kurdes à la fin de la guerre Irak-Iran. En mars, Bagdad utilise des gaz chimiques contre le village de Halabja. 100 000 Kurdes fuient vers la Turquie

Juillet 1989 : Assassinat à Vienne du Dr Abdoul Rahman Ghassemlou, secrétaire général du PDKI en Iran, par des agents du régime de Téhéran.

5 mars 1991 : Début de la rébellion kurde dans le nord de l’Irak.

2 avril 1991 : L’ONU est saisie par la France sur la situation des Kurdes au nom du devoir d’« ingérence humanitaire ». Deux millions de Kurdes fuient vers l’Iran et la Turquie

5 avril 1991 : L’Onu adopte la résolution 688 exigeant la fin de la répression contre les Kurdes et demandant à Bagdad de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Seuls 300 observateurs humanitaires sont déployés dans la région. Leur mandat ne sera pas renouvelé par la suite.

7 avril 1991 :Les alliés lancent l’opération Provide comfort de secours aux Kurdes. Ils exercent une surveillance aérienne de la région située au nord du 36eme parallèle, interdite aux avions irakiens.

19 mai 1992 : Elections libres au Kurdistan irakien mais aucune autorité stable ne s’installe. Le PDK contrôle le nord de la région (jusqu’à la frontière avec la Turquie), l’UPK le sud (jusqu’à la frontière avec l’Iran).

20 juin 1992 : L’opposition chiite, kurde et démocratique réunie à Vienne (Autriche) ne parvient pas à s’entendre sur un programme commun.

17 septembre 1992 : Assassinats à Berlin de quatre importants dirigeants du PDK iranien.

Septembre 1996 : Après de violentes confrontations avec l’UPK, le PDK lance un appel à l’aide aux troupe du président Saddam Hussein.

Septembre 1998 : Accord de Washington entre le PDK et l’UPK sur la formation d’un gouvernement et d’un Parlement intérimaire au Kurdistan irakien.

Octobre 1998 : L’Iraq Liberation Act américain prévoit un soutien accru à l’opposition irakienne, dont les partis kurdes, en vue de déstabiliser le président Saddam Hussein.

Janvier 1999 : Arrestation du chef du PKK, M. Abdullah Öcalan, au Kenya et remis aux autorités turques.

8 septembre 2002 : Les dirigeants du PDK et de l’UPK signent un accord de paix, réactivant le ’Parlement unifié’. Cette unification intervient alors que Washington se prépare à frapper le gouvernement irakien pour le renverser.

 
Источник: monde-diplomatique.fr